Contexte
La 9ème Conférence mondiale de promotion de la santé s’est tenue à Shanghai en novembre 2016. Intitulée « La promotion de la santé dans les objectifs de développement durable », cette Conférence organisée par l’OMS a eu pour slogan « La santé pour tous – tous pour la santé ». Son but était de placer la promotion de la santé au cœur du développement durable, trente ans après l’adoption de la Charte d’Ottawa et la première année de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) en vue de l’Agenda 2030.
En marge de la Conférence, a été organisée au même lieu une réunion spécifique d’un peu plus de cent Maires à travers le monde, pour parler de l’application concrète du programme Villes-Santé. Cette réunion a donné lieu à un texte commun approuvé par les participants.
Déclaration de Shanghai sur la promotion de la santé dans le programme de développement durable à l’horizon 2030
Avant même la Conférence, l’OMS avait sélectionné quatre sujets principaux comme points d’articulation pour discuter de l’avenir de la promotion de la santé :
• l'action multi-sectorielle ;
• la mobilisation sociale ;
• la littératie en santé ;
• les Villes-Santé.
La Déclaration adoptée pendant la Conférence, reconnaît tout d’abord que :
- la santé et le bien-être sont essentiels pour parvenir au développement durable ;
- qu’il faut promouvoir la santé en agissant sur l’ensemble des ODD ;
- que des choix politiques audacieux pour la santé sont nécessaires.
La bonne gouvernance est cruciale pour la santé. La Déclaration affirme donc que ses signataires s’engagent à :
- appliquer pleinement les mécanismes dont dispose la puissance publique pour protéger la santé et promouvoir le bien-être au moyen de politiques publiques ;
- renforcer l’encadrement législatif et réglementaire des produits nocifs pour la santé ainsi que leur taxation ;
- mettre en œuvre des politiques budgétaires en tant qu’outil puissant pour réaliser de nouveaux investissements dans la santé et le bien-être, notamment au moyen de solides systèmes de santé publique ;
- instaurer la couverture sanitaire universelle comme moyen efficient d’améliorer la santé et la protection financière ;
- garantir la transparence et la responsabilisation sociale et favoriser une vaste mobilisation de la société civile ;
- renforcer la gouvernance mondiale pour s’attaquer plus efficacement aux problèmes de santé transfrontaliers ;
- prendre en compte l’importance croissante et l’intérêt de la médecine traditionnelle, qui pourrait contribuer à améliorer les résultats sanitaires, notamment ceux liés aux ODD.
Les villes et les communautés sont des contextes déterminants pour la santé. La Déclaration affirme donc que ses signataires s’engagent à :
- donner la priorité aux politiques engendrant des avantages conjoints pour la santé et le bien-être, notamment aux politiques urbaines dans d’autres domaines, en exploitant pleinement l’innovation sociale et les technologies interactives ;
- aider les villes à promouvoir l’équité et l’inclusion sociale, en tirant parti des connaissances, des compétences et des priorités des différentes populations au moyen d’une forte mobilisation communautaire ;
- réorienter les services sanitaires et sociaux en vue d’optimiser un accès équitable pour les peuples et les communautés.
L’éducation sanitaire favorise et stimule l’équité. La Déclaration affirme donc que ses signataires s’engagent à :
- reconnaître l’éducation sanitaire comme un déterminant essentiel de la santé et à investir dans son développement ;
- élaborer, mettre en œuvre et suivre les stratégies intersectorielles nationales et locales pour renforcer les connaissances sanitaires de toutes les populations, dans tous les contextes éducatifs ;
- renforcer la prise en main par le citoyen de sa santé et de ses déterminants, en tirant parti du potentiel des technologies numériques ;
- veiller à ce que les environnements de consommation favorisent des choix sains par l’intermédiaire de politiques de tarification, d’informations transparentes et d’un étiquetage clair.
La Déclaration se conclut par un appel à l’action.
Consensus de Shanghai sur les Villes-Santé
Le texte commence par rappeler que l’action des villes en faveur de la santé et du bien-être est au cœur du développement durable, que développement durable et santé sont inextricablement liés. Les Maires signataires s’engagent à respecter cinq principes de gouvernance en ce qui concerne les Villes-Santé :
- intégrer la santé comme une problématique-clé dans l’ensemble des politiques ;
- agir sur l’ensemble des déterminants de la santé, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux ;
- promouvoir une forte implication des communautés ;
- réorienter les services sanitaires et sociaux vers plus d’équité ;
- évaluer et suivre le bien-être, la charge de morbidité et les déterminants de la santé.
Ils s’engagent aussi en faveur d’un programme d’action pour les Villes-Santé, notamment dans le lien entre ODD-3 (santé) et ODD-11 (villes). Dans ce programme, ils définissent dix domaines d’action prioritaires :
- besoins de base des habitants (éducation, logement, emploi et sécurité),
- éliminer la pollution de l’air, de l’eau et des sols dans nos villes et combattre les changements climatiques,
- investir dans nos enfants,
- rendre nos environnements sûrs pour les femmes et les filles,
- améliorer la santé et la qualité de vie des citadins pauvres, des habitants de bidonvilles et d’implantations sauvages, des migrants et des réfugiés et garantir leur accès à un logement et à des soins abordables,
- combattre de multiples formes de discriminations,
- protéger nos villes des maladies infectieuses en s’appuyant sur la vaccination, l’eau propre, l’assainissement, la gestion des déchets et la lutte antivectorielle
- structurer nos villes de manière à favoriser une mobilité urbaine durable,
- mettre en œuvre des politiques sur la durabilité et la salubrité des aliments,
- agir pour des environnements sans tabac.
Le papier de Consensus se conclut par l’affirmation des Maires de leur détermination à faire des choix audacieux pour la santé.
